La subsidiarité en droit privé Coll. RECHERCHES JURI
Langue : Français
Auteur : Gouëzel Antoine
Subsidiarité de l'action en enrichissement sans cause, vocation
subsidiaire du droit commun, demande subsidiaire, subsidiarité de
l'obligation des associés de société à risque illimité, etc. : la
subsidiarité est récurrente en droit privé. Pourtant, le mécanisme qu'elle
met en œuvre n'est pas clairement perçu. La subsidiarité met de l'ordre
dans le droit : elle est une technique de coordination d'éléments
concurrents, qui subordonne à la défaillance de l'élément appelé premier
l'accès à l'élément qualifié de subsidiaire. Tant que l'élément premier
n'est pas défaillant, c'est-à-dire tant qu'il peut produire son effet
juridique, l'élément subsidiaire est bloqué. La subsidiarité a pour
finalité d'instaurer une hiérarchie entre les éléments concernés : elle
affirme la primauté de l'élément premier, vu avec faveur, sur l'élément
subsidiaire, qui est une solution de secours. Ce mécanisme trouve une
application majeure en matière d'obligation. Une obligation est
subsidiaire lorsqu'elle est subordonnée à la défaillance d'une autre
obligation ; elle est ainsi affectée d'une condition suspensive. Le
débiteur premier est celui dont le paiement normal est attendu, le
débiteur subsidiaire celui dont l'intervention est vue comme pathologique.
Le débiteur subsidiaire peut opposer toutes les exceptions qui attestent
de ce que l'obligation première n'est pas défaillante. Pour agir contre le
débiteur subsidiaire, le créancier doit établir cette défaillance, qui est
définie de manière variable selon les hypothèses. L'obligation subsidiaire
tient une place importante dans les opérations juridiques à trois
personnes ; elle permet également de porter un regard nouveau sur la
solidarité.
Date de parution : 01-2013
Thème de La subsidiarité en droit privé :
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