Agricultures familiales et territoires dans les Suds

Si la proclamation en 2014 de l’année internationale de l’agriculture familiale a remis à l’ordre du jour le débat sur les modèles de développement et les formes sociales de l’agriculture, les nombreuses publications qui en ont résulté abordent rarement les problématiques de l’agriculture familiale en lien avec la question des territoires. C’est cet angle mort que propose d’étudier cet ouvrage en rendant compte d’analyses plus spécifiquement axées sur les recompositions territoriales associées aux dynamiques des agricultures familiales.

Confrontant des réalités situées dans différents contextes sociogéographiques (Afrique du Nord et subsaharienne, Proche-Orient, Amérique du Sud et Caraïbes), l’ouvrage apporte des éclairages originaux et une perspective comparée sur les transformations à l’oeuvre dans les agricultures familiales des pays des Suds, les recompositions sociales et territoriales qui leur sont associées et les différents facteurs qui les influencent. Ces derniers renvoient non seulement aux politiques publiques ou à l’essor de l’agro-industrie, mais aussi aux stratégies d’adaptation déployées par les ménages agricoles, voire aux initiatives collectives portées par les agriculteurs et les communautés locales pour réinventer des pratiques agricoles et des systèmes alimentaires ancrés dans les territoires.

Alia GANA, Evelyne MESCLIER et Nasser REBAI, Introduction

I. Politiques publiques, agricultures familiales et territoires

Marina BERTONCIN, Andrea PASE et Daria QUATRIDA, Entre agriculture familiale et agrobusiness : quel développement pour les territoires de l’Office du Niger au Mali ?

Roman-Oliver FOY, Lorsqu’agriculture familiale ne rime pas avec durabilité. Déterritorialisation, encadrement étatique et grande hydraulique en Syrie (Établissement Al-Assad – Projet de l’Euphrate – 2000-2010)

Erasme NGIYE, Développement du palmier à huile et perte d’autonomie alimentaire des agriculteurs familiaux dans l’Imbo-Sud au Burundi

Michelle SONKOUEWATIO, Les plantations agro-industrielles d’hévéa dans le sud du Cameroun migrations, pressions foncières et dynamiques socio-territoriales à Niété

Isabella GIUNTA et Alessandra CORRADO, Family Farming and Return Migration in the New Politics of Ecuador: The Case of the Plan Tierras y de Retorno Productivo

II. Mobilisation des agriculteurs familiaux et réappropriation des territoires ruraux

Christine RECALT, La question de l’eau en Équateur : évolution légale et stratégies d’acteurs

Celine RAIMBERT, Défis de la reconnaissance et de l’autonomie institutionnelle des territoires quilombolas en haute Amazonie brésilienne : l’exemple de Jarauacá dans l’État du Pará

Anne-Laure COLLARD, Jeanne RIAUX et Mohamed ELLOUMI, Aux origines d’une petite agriculture familiale à Haffouz : les coopératives et leurs héritages en Tunisie Centrale

Luciano MARTINEZ VALLE, Diego MARTINEZ GODOY, Reconfigurations contemporaines des territoires agricoles et rôle des organisations paysannes.Les cas de Cotopaxi et de Cayambe dans les Andes équatoriennes

Mathilde ALLAIN, L’agriculture paysanne en Colombie : un champ de bataille pour un développement alternatif

III. Agricultures familiales, dynamiques productives et valorisation des territoires

Hedi REBEI, L’agriculture familiale en Tunisie, de la marginalisation au mal-développement. Éléments d’analyse depuis la région sfaxienne

Abdallah BEN SAAD et Jean-Christophe PAOLI, Déclin et résistances de l’agriculture familiale de l’Oasis de Gabès

Adeline BOUVARD, Ariane DEGROOTE et Sophie DEVIENNE, La diversification économique comme réponse à la paupérisation de la paysannerie ? Étude de cas de la région d’Epin, en Haïti

Irene CARPENTIER, Agricultures familiales et nouvelles dynamiques de valorisation dans les oasis anciennes de Tozeur et Gabès (Tunisie) : recompositions socio-territoriales et perspectives de développement

Alia Gana, sociologue, est directrice de recherche au CNRS et membre de l’UMR LADYSS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle mène actuellement ses recherches au sein de l’Insitut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), où elle explore les liens entre développement, territoires et démocratie, à la lumière des bouleversements politiques en Afrique du Nord.

Évelyne Mesclier, géographe est directrice de recherche à l’IRD et membre de l’UMR Prodig, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches étudient l’évolution des liens entre sociétés locales et espaces national et global dans la mondialisation des pays andins. Elle dirige actuellement l’Institut français des études andines (IFEA) à Lima.

Nasser Rebaï est docteur en Géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur associé à l’UMR PRODIG. Ses travaux portent sur la relation entre agriculture familiale et développement des territoires ruraux en Amérique latine.

Ont également contribué à cet ouvrage : Mathilde Allain, Abdallah Ben Saâd, Marina Bertoncin, Adeline Bouvard, Irène Carpentier, Anne-Laure Collard, Alessandra Corrado, Ariane Degroote, Sophie Devienne, Mohamed Elloumi, Roman-Oliver Foy, Isabella Giunta, Luciano Martinez Valle, Diégo Martinez Godoy, Erasme Ngiye, Jean-Christophe Paoli, Andrea Pase, Daria Quatrida, Céline Raimbert, Hédi Rebei, Christine Récalt, Jeanne Riaux et Michelle Sonkoue Watio.