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Énergie et transformations sociales Enquêtes sur les interfaces énergétiques Coll. Socio-économie de l'énergie

Langue : Français

Coordonnateurs : CIHUELO Jérôme, JOBERT Arthur, GRANDCLÉMENT Catherine

Directeur de Collection : EDF R&D

Couverture de l’ouvrage Énergie et transformations sociales
En ce milieu des années 2010, sous l’effet de la montée de la préoccupation sur le changement climatique, de la mondialisation et des crises politiques et économiques, l’énergie redevient une question de société. Parallèlement, le renforcement de la demande sociale dans la sphère des décideurs politiques et des institutions participe à la constitution progressive d’un champ de recherche en sciences humaines et sociales sur l’énergie en France.
Le présent ouvrage se veut le reflet d’une pratique des sciences sociales appliquées à l’énergie à travers une série d’études de cas. Les travaux qui y sont présentés permettent d’identifier trois grandes évolutions affectant le secteur de l’énergie aujourd’hui : la multiplication des innovations techniques, la valorisation de la figure du client et l’intensification des débats sur l’énergie. L’ouvrage propose, dans un souhait de contribution à une sociologie de l’énergie, de penser les rapports entre technologie, énergie et société à partir de la notion de situation d’interface engageant des dispositifs, des publics et des professionnels.
À travers ces cas situés et récents, cet ouvrage s’adresse à la fois à un public de chercheurs et aux professionnels du domaine (consultants, membres d’observatoires, chargés d’étude dans des entreprises, administrations ou des collectivités locales), qui pourront y reconnaître leurs propres préoccupations et problématiques.
Préface de Stéphane Andrieux (Directeur scientifique EDF Recherche et Développement) et Mathieu Brugidou (Chercheur senior EDF, Recherche et Développement)
Introduction générale - Jérôme Cihuelo, Catherine Grandclément, Arthur Jobert

Les interfaces sociotechniques
Chapitre 1. Transparence technique et coopération des utilisateurs dans deux projets
de smart grid - Caroline Escoffier, Catherine Grandclément, Pierre Scolan
Chapitre 2. Les occupants de bâtiments performants en énergie en sont-ils les usagers ?
Isabelle Garabuau-Moussaoui
Chapitre 3. Script technique et prescriptions organisationnelles. Le VHR en milieu professionnel Magali Pierre
Chapitre 4. Conditions de diffusion du bâtiment basse consommation énergétique.
Véronique Beillan

Les interfaces socio-organisationnelles
Chapitre 5. La relation de service au croisement de logiques marchande et organisationnelle Jérôme Cihuelo
Chapitre 6. Efficacité et justice des mesures de solidarité énergétique Cécile Caron, Mathieu Durand-Daubin
Chapitre 7. Du partenariat à l’entrepreneur frontière. Un cas d’accompagnement territorialisé de MDE
Élodie Merle

Les interfaces sociopolitiques
Chapitre 8. Le débat sur l’énergie a-t-il lieu(x) ?
Mathieu Brugidou, Arthur Jobert
Chapitre 9. Le prototype, à l’interface entre une promesse technologique et son industrialisation Claire Le Renard
Chapitre 10. Les apports de trois façons d’approcher les valeurs à la compréhension de l’opinion sur l’énergie
Béatrice Hammer
Chapitre 11. Vers une société sobre : la rhétorique des économies d’énergie
Ferenc Fodor

Conclusion. Énergie et situations d'interface
Jérôme Cihuelo, Arthur Jobert
Les effets combinés de la mise sur l’agenda public mondial des enjeux environnementaux et climatiques, de la dérégulation du secteur de l’énergie en Europe, de la montée en puissance en France des ambitions des territoires et des collectivités locales ainsi que de l’accélération tous azimuts des innovations techniques, économiques et socio-organisationnelles dans le secteur de l’énergie – pour ne citer que ces facteurs – expliquent et motivent l’attention nouvelle des sciences humaines et sociales pour les questions d’énergie. Ces évolutions transformeront non seulement la production, les réseaux de transport et de distribution et la consommation d’énergie mais aussi, sans aucun doute, changeront-elles la « société » elle-même, tant les systèmes sociotechniques liés à l’énergie sont coextensifs à celle-ci. L’énergie n’est décidément pas un « produit » comme les autres.

La centralité nouvelle des questions d’énergie, qui la place au cœur des transformations sociales actuelles, rappelle les débats de société qui ont suivi les deux chocs pétroliers des années 1970 et 1980. Ils avaient suscité d’importants travaux en sciences humaines et sociales ; le contrechoc pétrolier et ce qui allait bientôt apparaître comme la fin des « Trente glorieuses » avaient entraîné l’attention du public et des chercheurs – et pas seulement en sciences humaines et sociales – vers d’autres préoccupations. La gravité des enjeux énergétiques actuels mais aussi leur complexité, du fait de l’intrication des questions scientifique, technique et sociale, voire régulatoire qu’ils posent, présagent d’un intérêt public durable et d’une re- problématisation de ces thèmes par les sciences humaines et sociales.

Ces dernières années ont vu en effet se multiplier en France les évènements scientifiques qui témoignent du regain d’intérêt des sciences humaines et sociales pour les questions d’énergie : organisation des premières journées internationales de la sociologie de l’énergie en octobre 2012, journée d’étude « Énergie, Technologie et Société » à l’initiative de chercheurs en sciences sociales de la recherche et développement d’EDF en novembre de la même année, publication du rapport programmatique de l’alliance Athéna du CNRS intitulé « SHS et énergie » en septembre 2013, etc. Ces initiatives contribuent à une structuration nouvelle de la recherche en sciences humaines et sociales sur l’énergie en France.

Celles-ci, rejoignant l’économie et une sociologie de l’énergie déjà partiellement structurée au niveau international, s’intéressent de plus en plus aux effets multiples de ces transformations scientifiques et techniques, réglementaires ou économiques sur nos choix collectifs et sur nos modes de vie – que l’on songe aux pratiques de consommation dans l’habitat ou les transports, à la précarité énergétique, etc. La compréhension des interactions complexes entre ces différentes évolutions – et leur mise en débat parfois résumée sous le terme de « transition énergétique » – apparaît à beaucoup comme un moyen privilégié d’appréhender les changements qui affectent nos sociétés contemporaines. De nouvelles équipes de recherche, en Europe et dans le monde, se saisissent de ces questions de recherche originales en lien avec des formations dédiées à ces enjeux. Elles entament un dialogue fructueux avec des milieux professionnel, associatif et des publics engagés dans la mise en œuvre de ces transformations. Les sciences humaines et sociales existent à EDF depuis le début des années 19801, elles ont été mobilisées par les différentes évolutions qui ont réinterrogé constamment les couplages d’EDF à son environnement : elles concourent ainsi, au même titre que les sciences de l’ingénieur et les sciences « dures », à accompagner les métiers d’EDF, qu’il s’agisse par exemple d’améliorer les conditions d’exploitation d’une installation dans ses composantes techniques comme sociétales ou d’estimer la propension de la société à accepter de nouvelles offres énergétiques ou de nouvelles technologies. Du fait de leurs finalités appliquées, elles sont attachées aux dimensions concrètes des installations et des organisations existant à EDF et à leurs finalités. À ce titre, si la science neutronique telle qu’elle est pratiquée à EDF est dépendante du type d’installations et de leurs conditions d’exploitation, elle propose pourtant des résultats qui concourent à la construction de cette branche de la physique. Les sciences humaines et sociales – bien qu’elles relèvent d’épistémologies différentes des sciences de l’ingénieur – n’échappent pas à ces conditions : leur exercice est situé. Cet exercice situé des sciences humaines et sociales n’obère pas leurs prétentions à la scientificité, ni ne dispensent des processus de mise à l’épreuve et de validation qui sont ceux de toute approche scientifique. La recherche en sciences humaines et sociales à EDF ménage des champs d’observation, de question et d’analyse privilégiés qui sont ceux des différents métiers d’EDF et de leur interaction avec la société, mais elle comporte aussi, sans nul doute, des angles morts et une puissance de théorisation qui reste cadrée par sa finalité appliquée.

C’est dans cette perspective que cet ouvrage s’attache à décrire et à analyser certaines des principales évolutions qui transforment les métiers d’EDF. Celles- ci réinterrogent, voire redistribuent, non sans frictions parfois, les interactions d’EDF avec la société. Elles sont résumées dans cet ouvrage sous le terme générique « d’interfaces » : celles qui couplent les activités de production, de transport, de distribution et de commercialisation d’EDF aux territoires, à leurs différents niveaux de gouvernance, aux marchés et aux filières techniques et professionnelles de l’électricité et du gaz. Elles sont analysées très concrètement dans ce livre à partir de l’analyse de l’exercice des différents métiers d’EDF selon trois perspectives qui font système :
– celle de l’accélération de l’innovation technique (à travers les exemples des réseaux électriques, des bâtiments et du véhicule électrique) et de ses effets sur la construction des usages mais aussi sur la manière dont les usages reformulent les propositions d’innovation ;
– celle de la diffusion de la fi gure du client et du modèle de la relation de service qui font de la fi délisation du client et de la lutte contre la précarité énergétique les deux versants de la construction du marché électrique et gazier grand public ;
– celle de l’intensification des débats publics et des controverses. La nécessité de réarticuler les trajectoires énergétiques des différents territoires, les controverses sur les modes de production et de consommation au niveau national et local, etc., placent EDF dans un réseau serré de discours, d’arguments et d’opinions avec des modalités d’expression qui ont profondément changé ces quinze dernières années.

C’est donc à partir de cette recherche située que veut se construire cette collection de sciences humaines et sociales en socio-économie de l’énergie. Cet ouvrage en est le premier opus programmatique. Son ambition est de contribuer à structurer, avec la recherche académique, ce champ de recherche, à faire progresser nos connaissances et à éclairer le débat public.


Stéphane ANDRIEUX
Directeur scientifique
EDF Recherche et Développement

Mathieu BRUGIDOU
Chercheur senior
EDF Recherche et Développement
Chercheurs et enseignants en sciences humaines et sociales, professionnels du domaine (consultants, membres d’observatoires, chargés d’étude dans des entreprises, administrations ou des collectivités locales), étudiants de niveau master spécialisés en sciences sociales ou orientés sur l’énergie et les écoles d’ingénieurs.
Les coordonnateurs : Jérôme Cihuelo, Arthur Jobert et Catherine Grandclément sont chercheurs et sociologues à EDF R&D. Ils appartiennent au Groupe de recherche Énergie, Technologie et Société du département ICAME, comme la totalité des contributeurs de l’ouvrage.
Egalement dans cette collection : Pratiques sociales et usages de l'énergie

Date de parution :

Ouvrage de 260 p.

15.5x24 cm

Disponible chez l'éditeur (délai d'approvisionnement : 3 jours).

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