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Les schizophrénies Coll. Psychiatrie

Langue : Français

Coordonnateur : DOLLFUS Sonia

Directeur de Collection : OLIÉ Jean-Pierre

Couverture de l’ouvrage Les schizophrénies

La schizophrénie ne doit plus être considérée comme une maladie unique, qui évoluerait inexorablement vers une détérioration cognitive, voire une démence, mais comme un groupe d’affections mentales, pour lesquelles les progrès dans le diagnostic et la prise en charge ont permis d’améliorer le pronostic et la qualité de vie des patients.

Des avancées demeurent pourtant nécessaires, notamment pour le diagnostic et la prise en charge précoces des troubles, les mécanismes étiologiques et les facteurs de risque à l’origine des différentes formes de schizophrénie, le traitement des schizophrénies résistantes et la représentation de ces maladies dans la population, encore trop souvent stigmatisante.

L’ouvrage, dirigé par le Professeur Sonia Dollfus et réunissant quatre-vingts auteurs spécialistes du sujet, fait le point sur les états actuels des connaissances et les recherches en cours, en détaillant :

• l’évolution des idées et les aspects historiques

• les aspects épidémiologiques, sociétaux et socio-économiques

• les aspects symptomatiques et évolutifs

• les formes selon l’âge

• les formes frontières

• les comorbidités psychiatriques et somatiques

• les outils d’évaluation

• les facteurs étiopathogéniques

• les modifications cérébrales et les hypothèses physiopathologiques

• les prises en charge médicamenteuses et non médicamenteuses.

Évolution des idées et aspects historiques

1. Apports des auteurs français dans la nosographie des psychoses, par Jean Garabbé

2. Les différents systèmes de classifications diagnostiques : historique et classifications actuelles, par Sonia Dollfus

Aspects épidémiologiques, sociétaux et socio-économiques

3. Épidémiologie des troubles schizophréniques et de leur évolution, par Marie Tournier

4. Impact médico-économique des troubles schizophréniques, par Delphine Capdevielle

5. La schizophrénie : une maladie stigmatisante ? Sa représentation dans la population générale, par Jean-Yves Giordana

6. Introduction aux aspects transculturels des schizophrénies, par Raphaël Delage et Thierry Baubet

Aspects symptomatiques

7. Principales dimensions symptomatiques. Approche historique et description, par Sonia Dollfus et Perrine Brazo

8. Troubles psychomoteurs : de l’apathie aux signes neurologiques subtils, par Fabrice Rivollier, Marion Plaze et Marie-Odile Krebs

9. Formes cliniques des schizophrénies, par Jérémy Madigand

10. Troubles cognitifs : fonctions exécutives et mnésiques, par Perrine Brazo

11. Déficit en cognition sociale, par Vincent Marzloff

Aspects évolutif

12. Modalités de début des schizophrénies, par Pascal Delamillieure

13. Facteurs pronostiques et de rechute des schizophrénies, par Jean-Marie Vanelle, Édouard-Jules Laforgue et Anne Sauvaget

14. Formes évolutives des schizophrénies, par Bruno Millet et Jean-Marie Vanelle

Formes selon l’âge

15. Schizophrénies à début précoce et très précoce, par François Medjkane et Renaud Jardri

16. Troubles schizophréniques chez le sujet âgé, par Soumia Benbrika

Formes frontières

17. Sujets à haut risque de transition, par Marie-Odile Krebs

18. Trouble schizophréniforme, par Frédéric Haesebaert et Éric Fraka

19. Troubles schizo-affectifs, par Bruno Etain

20. Troubles délirants non schizophréniformes, par Perrine Brazo

21. Troubles organiques à expression schizophrénique, par Caroline Demilly

22. Syndrome d’Asperger et schizophrénies, par Laura Ponson, Emmanuelle Houy-Durand et Frédérique Bonnet-Brilhault

23. Personnalités schizotypiques et schizoïdes, par Julien Daniel Guelfi et Stéphane Mouchabac

24. Schizophrénies et précarité, par Jean Naudin, Michel Cermolacce, Édouard Leaune, Julien Grard, Magali Pontier et Aurélie Tinland

Schizophrénies et comorbidités psychiatriques

25. Cannabis et autres toxiques (LSD, mescaline, amphétamine…), par Olivier Cottencin et Alain Dervaux

26. Alcool et schizophrénies, par Alain Dervaux et Olivier Cottencin

27. Tabac et schizophrénies, par Yann Le Strat

28. Internet et schizophrénies, par Laurent Lecardeur

29. Schizophrénies, dépression et risque suicidaire, par Émilie Olié et Philippe Courtet

30. Schizophrénies et troubles anxieux, par Anaïs Vandevelde

Schizophrénies et comorbidités somatiques

31. Santé cardiovasculaire et schizophrénies, par Cédric Lemogne

32. Syndrome métabolique et schizophrénies, par Pascal Delamillieure

33. Espérance de vie et mortalité, par Isabelle Jalenques, Pierre-Adrien Thevenet et Nadia Baklouti

Outils d’évaluation

34. Outils d’évaluation symptomatique et fonctionnelle, par Maxime Tréhout et Sonia Dollfus

35. Tests d’évaluation cognitive, par Laurent Lecardeur

Facteurs étiopathogéniques

36. Modèle stress-vulnérabilité/gène-environnement, par Romain Rey et Thierry d’Amato

37. Aspects neurodéveloppementaux et neurodégénératifs, par Ludivine Nohales et Mohamed Saoud

38. Aspects génétiques, par Dominique Campion

Modifications cérébrales et hypothèses physiopathologiques

39. Modèles animaux de schizophrénies, par Valentine Bouet, Michel Boulouard et Thomas Freret

40. Dopamine et schizophrénies, par Olivier Guillin, Caroline Berjamin, Bilal Bendib et Maud Rothärmel

41. Systèmes de neurotransmission autres que dopaminergiques, Louise Carton, Julie Deguil et Régis Bordet

42. Modifications cérébrales en IRM anatomique, par Élise Leroux

43. Modifications cérébrales en imagerie métabolique, par Frédéric Briend et Sonia Dollfus

44. Modifications cérébrales en imagerie fonctionnelle, par Annick Razafimandimby-Haelewyn

45. Altérations neurophysiologiques, Emmanuelle Duprey, Clément Nathou et Olivier Etard

46. Altérations du système immunitaire/inflammatoire, par Pierre Ellul et Marion Leboyer

47. Altérations chronobiologiques, par Gaelle Quarck et Antoine Gauthier

Prises en charge médicamenteuses

48. Efficacité et effets secondaires des antipsychotiques, par Nicolas Franck

49. Retard au diagnostic et à la mise en place d’un traitement antipsychotique, par Mathilde Roser et Éric Fakra

50. Conduite de la cure et place des antipsychotiques à effet prolongé, par Jean-Marie Vanelle, Anne Sauvaget et Édouard Laforgue

51. Traitement des schizophrénies résistantes et déficitaires, par Bruno Millet, K. Clotaire, Jean-Marie Vanelle et Sonia Dollfus

52. Prise en charge des états agressifs et/ou dangereux, par Thomas Fovet, Mathilde Horn et Pierre Thomas

Prises en charge non médicamenteuses

53. Modalités de prise en charge des premiers épisodes psychotiques, par Sophie Meunier-Cussac et Laurent Lecardeur

54. Apport des techniques de stimulation cérébrale dans le traitement des schizophrénies, par Clément Nathou

55. Thérapies cognitivo-comportementales, par Laurent Lecardeur

56. Remédiation cognitive, par Nicolas Franck

57. Psychoéducation individuelle et familiale, par Jérôme Favrod, Alexandra Nguyen, Laurent Frobert et Shyhrete Rexhaj

58. Approches psychodynamiques de la schizophrénie : psychopathologie et thérapeutique, par Vassilis Kapsambelis

59. Thérapeutique institutionnelle, par Pascal Crété

60. Activité physique adaptée et schizophrénie, par Maxime Tréhout et Sonia Dollfus

61. Art-thérapie et créativité, par Aymeric Le Monnier de Gouville

62. Modalités, structures d’aide à la réinsertion et rôle des associations dans la prise en charge, par Aurélie Montagne Larmurier

Préface

Comme le titre Les schizophrénies l’indique bien, ce livre touche un groupe de maladies mentales que, faute de meilleures spécifications, nous nommons encore, depuis longtemps, schizophrénie. En fait, il semble bien s’agir d’une famille de plusieurs maladies présentant une symptomatologie similaire, mais relevant d’étiologies bio-psycho-sociales qui s’inter-influencent de façon complexe. Cet ouvrage collectif, dirigé par Sonia Dollfus, vise à offrir une meilleure compréhension de cette maladie du cerveau, fascinante par sa complexité pour les chercheurs et les cliniciens, mais combien souffrante pour les personnes qui en sont affectées et leurs proches. Ce n’est qu’en 1948 que la CIM-6 crée la section de « Troubles mentaux » ; auparavant, dans la CIM-5 (1938), la schizophrénie était classée comme une maladie du système nerveux et des organes des sens. Dans les premiers chapitres de ce livre, on retrouve l’aspect historique de l’évolution des conceptualisations. Une variété de cliniciens, à partir de leur domaine de réflexion, ont proposé diverses théories pour trouver des explications à la schizophrénie. Certaines théories préscientifiques simplistes ont d’ailleurs causé beaucoup de tort en stigmatisant les personnes atteintes de cette maladie et leurs proches. Par ailleurs, de nombreux psychiatres, surtout européens, ont attaché leur nom à diverses étapes de la définition de symptomatologies subtiles pour caractériser la schizophrénie. Et survient maintenant le DSM-5 qui, curieusement, arrive à une simplification réductrice, en retenant simplement le vocable « schizophrénie ».

Pourtant, il y a sûrement des différences. Les symptômes schizophréniques qui débutent chez l’enfant, le jeune adulte ou la femme ménopausée ne sont sans doute pas basés sur les mêmes processus étiologiques. Certaines schizophrénies réagissent bien aux antipsychotiques classiques bloqueurs de dopamine, alors que d’autres, dites réfractaires, vont s’atténuer avec la clozapine peu sélective des récepteurs dopaminergiques DA2. Du coup, on peut se demander s’il ne s’agit pas là de maladies différentes plutôt que de formes évolutives d’une même maladie. Et pourtant, on les appelle toutes « schizophrénie » car la symptomatologie seule ne permet pas de les différencier en sous-catégories. Et on restera au même point tant qu’on aura une approche purement descriptive des symptômes pour arriver à un diagnostic. Il faut donc tenter de mieux objectiver les schizophrénies à partir de facteurs étiologiques mieux délimités pour enfin arriver à des diagnostics et des traitements plus spécifiques. Concernant l’étiologie, de nombreuses études génétiques concluent à une prédisposition, une vulnérabilité héréditaire. Comme la schizophrénie est répandue partout dans le monde, on pourrait penser que c’est une maladie millénaire dont les anomalies génétiques se sont disséminées dans tous les pays au cours des siècles. Pourtant, on n’en a pas beaucoup de descriptions claires dans l’Antiquité. Néanmoins, on sait maintenant que le contexte environnemental influence l’expression des gènes, notamment ceux qui président à la formation du cerveau et des interactions entre les cellules. On est ainsi arrivé à une conception neurodéveloppementale de la schizophrénie où l’on constate que la maladie s’installe progressivement à cause de perturbations dans le développement du cerveau. Mais ici aussi, d’autres études montrent que, dans certains cas se manifestant par des symptômes psychotiques similaires, on constate plutôt une neurodégénérescence, entraînant des modifications structurelles du cerveau.

À cause de la variabilité culturelle dans les divers pays, il est cependant clair qu’il ne peut s’agir d’une maladie découlant du style d’éducation familiale. On peut toutefois reconnaître qu’une forme héréditaire se concentre dans certaines familles, mais la majorité des survenues de schizophrénie sont sporadiques, sans histoire familiale. Cette imprécision diagnostique rend particulièrement complexe la recherche de gènes spécifiques à cette maladie. En fait, plusieurs gènes candidats ont été identifiés et nombre d’études se contredisent. Contrairement à la croyance qu’il n’y a pas de tests de laboratoire ou de biomarqueurs pour la schizophrénie, 273 biomarqueurs ont été identifiés dans le plasma. Le problème, c’est qu’ils sont associés à diverses formes de schizophrénie – et ne peuvent donc pas servir au diagnostic pour un syndrome. Le manque de marqueurs fiables empêche, jusqu’à maintenant, de construire des groupes homogènes.

Quand l’imagerie cérébrale s’est répandue lors de la « décennie du cerveau » (les années 1990), on avait cru qu’elle pourrait aider au diagnostic. Avec les années, on a pu localiser de multiples fonctions et dysfonctions cérébrales, mais on n’espère plus faire du diagnostic psychiatrique avec cette méthodologie. Néanmoins, grâce à l’imagerie, on comprend maintenant beaucoup mieux les interactions du cerveau influencées par des environnements pathogènes, mais aussi des facteurs protecteurs et thérapeutiques. À prime abord, pour arriver à une meilleure spécificité, il est préférable de faire des études sélectives sur des groupes séparés de femmes et d’hommes, car en amalgamant les deux sexes, on atténue la valeur discriminative des résultats. On progressera beaucoup mieux quand la recherche arrivera à trouver d’autres méthodes diagnostiques plus fiables. Mais ce n’est pas si simple car, en psychiatrie, on n’espère plus démontrer une cause unique. Au fond, c’est la même chose pour une maladie clairement infectieuse comme la tuberculose, où il faut, bien sûr, déceler un bacille de Koch, mais aussi évaluer un contexte environnemental où la maladie peut apparaître et se développer. De plus en plus, en médecine, on constate qu’il s’agit plutôt de stresseurs, de déclencheurs qui interagissent avec des facteurs de vulnérabilité.

La compréhension contemporaine visant à unifier ces facteurs disparates est fondée sur le modèle vulnérabilité- stress qui permet de réunir les diverses facettes en interaction dans les maladies mentales(1). Il existe, chez certains individus, une vulnérabilité neurophysiologique découlant d’une prédisposition génétique ou d’une constitution mentale qui les rend plus sensibles aux stresseurs socio-environnementaux. Certains types de stress (par exemple, un stress biologique comme les drogues, ou un stress social comme l’expression d’émotions hostiles ou des attitudes envahissantes – forte expression émotive – de la part de l’entourage, ou encore des pressions de performance) peuvent s’ajouter et avoir un effet déclencheur de psychose, quand le cerveau est déjà vulnérable, constitutionnellement. Tous ces aspects sont regroupés dans la figure 1 et seront repris en détail tout au long de ce livre.

Par ailleurs, les traitements modernes visent à atténuer tout autant les symptômes aigus (positifs) de la schizophrénie que les symptômes résiduels qui découlent de cette maladie. Toutefois, l’impact des médicaments sur les troubles cognitifs et les symptômes négatifs est encore faible, d’où l’importance d’une approche thérapeutique multimodale, bio-psycho-sociale ; plusieurs études se penchent sur ces aspects de la maladie encore difficiles à traiter.

Quels que soient la sévérité de la maladie et les facteurs pronostiques, l’espoir du rétablissement demeure essentiel dans le travail à long terme que nécessite la réadaptation psychiatrique. Un jour, quand on connaîtra mieux les causes des dysfonctionnements cérébraux produisant des symptômes analogues, on pourra établir une variété de catégories diagnostiques qui remplaceront le diagnostic actuel de schizophrénie et proposer alors des traitements plus spécifiques permettant une évolution meilleure encore que celle qu’on observe aujourd’hui. Ce livre très exhaustif fait le point sur les progrès de la psychiatrie depuis un demi-siècle. Mais il reste encore beaucoup à découvrir sur le fonctionnement du cerveau et ses productions psychiques normales et pathologiques. L’approfondissement des connaissances sur les dysfonctionnements mentaux dans la schizophrénie nous permet d’être éblouis par les merveilleuses performances du cerveau normal dans notre fonctionnement quotidien. Mais il reste encore beaucoup à découvrir ; la psychiatrie à plus d’avenir que de passé. Faisons confiance à nos étudiants qui, animés de la même passion de la découverte scientifique que les auteurs de ce livre, vont prolonger les recherches pour comprendre les arcanes de cet organe encore mystérieux qui fait de nous des Sapiens.

Pierre Lalonde M.D.,

Psychiatre Professeur émérite,

université de Montréal

Psychiatres, psychothérapeutes.

Sonia DOLLFUS est Professeur des Universités, Praticien hospitalier, chef du pôle Santé mentale au CHU de Caen, directrice de l’équipe de recherche Imagerie et Stratégies thérapeutiques des schizophrénies (ISTS) à l’université Caen Normandie.

Date de parution :

Ouvrage de 472 p.

17x24 cm

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