SUICIDE UN TABOU FRANCAIS (LE)

La France est parmi les pays les plus touchés par le phénomène complexe du suicide. Ainsi, chaque année, 11 à 12 000 personnes mettent fin à leurs jours, soit trois fois le nombre de morts sur la route, et 120 000 font une tentative.

En dépit de ces chiffres terribles, la recherche dans le domaine reste rare, la prévention quasi absente, alors même que les expériences menées à l?étranger montrent que le suicide peut être évité. Faute d?outils pertinents d?observation, le « meilleur système de santé du monde » se contente de données approximatives, le plus souvent livrées avec retard, et d?une politique de santé aussi myope qu?indigente.

Si, désormais, les médias abordent frontalement la question du suicide en prison ou en entreprise, le suicide des vieillards, banalisé, sous-évalué, continue de se produire dans l?indifférence générale et les pouvoirs publics conservent leur attitude de mutisme.

Analyse d?un tabou français à la peau dure, cet ouvrage tord le coup aux idées reçues et plaide pour une politique de prévention rénovée.

Michel debout, professeur de médecine légale et de droit de la santé à la faculté de médecine de Saint-Étienne, est l’ancien président-fondateur de l’Union nationale de prévention du suicide.

Il a été membre du Conseil économique, social et environnemental. Vice-président de la commission des affaires du Travail, il a publié en 1993, le premier rapport officiel de la République sur le suicide. Depuis, il n’a cessé de plaider en faveur de la création d’un Observatoire national du suicide.

Gérard Clavairoly, journaliste spécialisé, il explique pourquoi le phénomène reste tabou, négligé par les politiques publiques, décrit certaines expériences novatrices de prévention et analyse l’évolution de l’opinion et des médias. Avant de tordre le coup à des idées reçues à la peau dure, et de formuler des propositions pour une politique de prévention et de promotion de la santé rénovée.