Signe, geste, parole De Heidegger à Mead et Merleau-Ponty

Malgré les abondantes recherches de la philosophie contemporaine autour du « langage », plusieurs questions restent encore en suspens. Le thème de la genèse constitue une espèce de finalité inhérente à toute philosophie phénoménologique de l’expérience qui ne peut éviter, contrairement à une investigation empirique ou scientifique, de thématiser sa propre mise en œuvre et d’éclaircir le sens de sa reconstruction. Par conséquent, en tant qu’elle inclut cette réflexion sur elle-même, une phénoménologie de la genèse s’impose comme une généalogie, distincte de toute anthropologie ou psychologie empirique.

Le parcours de l'auteur s’articule en trois étapes, respectivement liées aux réflexions de Heidegger, Merleau-Ponty et Mead, suivant ainsi un parcours exclusivement théorétique. L’originale appropriation merleau-pontienne de la phénoménologie et la version meadienne du pragmatisme s’entrecroisent et entrent en dialogue avec les thèses de Heidegger. Ces analyses conduisent à examiner les champs où Heidegger ne s’est pas avancé, mais aussi à éclaircir ou à soulever autrement certaines questions qui, bien qu'elles soient explicitement posées au sein de la réflexion heideggérienne sur le langage, restent «phénoménologiquement» encore non élucidées.

Carmine Di Martino est professeur à l'Université des études de Milan, chargé de la chaire de Gnoséologie (Philosophie Théorétique). Ses intérêts de recherche portent sur la phénoménologie husserlienne et l'herméneutique heideggérienne, ainsi que sur leurs développements respectifs dans l'horizons de la philosophie française ; il a dédié une attention particulière aux problèmes du langage, de l'écriture et de la genèse du sens, visées aussi dans leurs aspects pragmatico-anthropologiques.